jeudi 6 septembre 2007

A la Recherche de la Nouvelle Soul

Ils viennent du monde entier, pour des centaines de raisons, avec des milliers d'histoires dans les bagages. Ils sont nés ici, ont grandi dans des quartiers huppés, ou navigué dans les bas-fonds de la ville. Ils ont tous une histoire, une vie, des habitudes. Mais, très vite, London a aspiré leurs singularités, gommé leurs émotions, lessivé leur amour-propre, enfoui leurs revendications. Les autochtones ne sont pas épargnés, bien au contraire.

Tout ici vous rappelle que vous n'êtes pas seuls, qu'on sera là pour vous choper si vous respirez de travers. Et déjà, la solitude vous envahit.

Comment aborder ces machines ambulantes, fonçant tête bêche vers des rêves de magazine et des buts dictés par leur société?

Qui sont ces gens qui s'empiffrent de tabloïds, conchient la démocratie, glorifient le capitalisme à outrance, et marchent aveuglément vers la pulvérisation inévitable de ce qui fait d'eux des êtres humains?

Et pourtant, on s'exprime à Londres. Les musiciens jouent, les artistes oeuvrent et les créateurs sont inspirés. Mais à peine l'idée éclose, elle est empaquetée, tamponnée et expédiée. Il n'y a pas de place pour l'intime ici. Au feu la romance, au diable la communauté, aux chiottes la passion. Ici, on s'exprime à coups de Pounds. Plus on a, plus on est.

Et pour avoir, on est prêt à perdre celui qu'on est.

Y a-t-il encore une âme à Londres?


Une pub anti-racailles sur mon arret de bus.